La maladie de Parkinson est probablement mieux connue pour ses symptômes moteurs tels que les tremblements et la rigidité. Mais de nombreuses personnes atteintes de cette maladie présentent également des symptômes de santé mentale, notamment la dépression et l’anxiété.
La psychose est un symptôme plus grave qui se traduit par une perte de contact avec la réalité. Entre 20 et 40 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent des symptômes de psychose aux premiers stades de la maladie. Aux stades avancés, jusqu’à 70 pour cent des personnes souffriront de psychose.
La psychose parkinsonienne peut être difficile à gérer, mais les médicaments peuvent aider à soulager ces symptômes.
Quels sont les symptômes ?
Les deux principaux symptômes de la psychose parkinsonienne sont :
- Hallucinations : voir, entendre, sentir, goûter ou ressentir des choses qui ne sont pas réelles.
- Délires : croire des choses qui ne sont pas vraies.
Quels sont les types d’hallucinations de la maladie de Parkinson ?
Les hallucinations peuvent affecter n’importe lequel des cinq sens :
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- Vision (visuel). Voir quelque chose qui n’est pas là, comme des insectes rampant sur les murs ou un parent décédé.
- Ouïe (auditif).
- L’odeur (olfactive). Sentir une odeur qui n’existe pas, comme des biscuits qui cuisent ou le jet d’une mouffette.
- Sentir (tactile). Sentir des choses imaginaires, comme des insectes qui rampent sur votre peau.
- Goût (gustatif). Un goût étrange dans la bouche qui ne provient pas d’un aliment ou d’un problème médical.
Certaines personnes sentent la présence d’une personne ou d’un animal à proximité. D’autres voient des objets réels se transformer en d’autres choses – par exemple, un vase se transforme en chien.
Il est plus courant d’avoir des hallucinations la nuit, lorsque l’obscurité crée des ombres. Les hallucinations peuvent durer de quelques secondes à quelques minutes.
Au début de la maladie, la plupart des personnes atteintes de psychose parkinsonienne sont lucides, ce qui signifie qu’elles comprennent que ce qu’elles vivent n’est pas réel. Plus tard dans la maladie, les personnes perdent souvent leur lucidité et croient que ce qu’elles voient, entendent ou ressentent est réel.
Qu’est-ce que les délires de la maladie de Parkinson?
Les délires sont des pensées qui ne sont pas fondées sur la réalité. Elles ne sont pas aussi fréquentes que les hallucinations et ne touchent qu’environ 8 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Mais elles sont plus difficiles à traiter.
Les délires les plus courants impliquent la paranoïa – par exemple, le sentiment que les gens sont là pour vous attraper ou que votre partenaire vous trompe. Ces pensées peuvent conduire à un comportement agressif, voire dangereux.
Comment la psychose parkinsonienne est-elle diagnostiquée?
Vous commencerez par une visite chez votre médecin pour une évaluation. Votre médecin peut diagnostiquer cette maladie si vous :
- avez des symptômes comme des hallucinations et des délires depuis au moins un mois
- ne souffrez pas d’une autre maladie qui pourrait causer ces symptômes, comme la démence, le délire, la dépression majeure ou la schizophrénie
Qui est à risque?
Toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ne développent pas une psychose. Vous êtes plus susceptible d’en souffrir si vous :
- êtes plus âgées
- vivez avec la maladie de Parkinson depuis un certain temps
- avez une démence ou un délire
- êtes déprimées
- prenez des médicaments contre la maladie de Parkinson, ou avez récemment changé votre dose
- avec un trouble du sommeil comme l’insomnie ou l’apnée du sommeil
- avec des problèmes de vision ou d’audition
Qu’est-ce qui cause la psychose parkinsonienne ?
Il y a deux causes possibles à la psychose parkinsonienne :
- les changements dans les niveaux de substances chimiques du cerveau comme la sérotonine et la dopamine dus à la maladie elle-même
- les changements dans les niveaux de ces substances chimiques dus aux médicaments qui traitent la maladie de Parkinson
La dopamine est une substance chimique qui aide votre corps à se mouvoir sans à-coups. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont des niveaux de dopamine inférieurs à la normale, ce qui entraîne une rigidité des mouvements de leur corps.
Les médicaments qui traitent la maladie de Parkinson améliorent les mouvements en augmentant les niveaux de dopamine. Cependant, ils peuvent parfois provoquer une psychose comme effet secondaire.
Quelles sont les options de traitement de la psychose parkinsonienne ?
Comme les médicaments contre la maladie de Parkinson peuvent provoquer une psychose, votre médecin commencera probablement par vous retirer vos médicaments, un à la fois, ou par ajuster la dose. Changer de médicament peut aggraver vos symptômes de mouvement.
Votre médecin continuera à ajuster votre traitement. L’objectif est d’obtenir une dose qui améliore vos mouvements sans provoquer d’hallucinations ou de délires.
Si le changement de médicament ne fonctionne pas, l’étape suivante consiste à prendre un antipsychotique. Ces médicaments préviennent les symptômes de la psychose en modifiant les niveaux de substances chimiques dans votre cerveau.
Les anciens médicaments antipsychotiques peuvent aggraver les symptômes de la maladie de Parkinson. Les médicaments plus récents, appelés antipsychotiques atypiques, sont moins susceptibles d’affecter vos mouvements. Ces médicaments ne sont pas homologués, ce qui signifie qu’ils ne sont pas approuvés pour traiter spécifiquement la maladie de Parkinson. Ils comprennent :
- clozapine (Clozaril)
- quetiapine (Seroquel)
En 2016, la Food and Drug Administration a approuvé la pimavansérine (Nuplazid). Il s’agit du premier médicament conçu spécifiquement pour traiter les psychoses liées à la maladie de Parkinson. Le Nuplazid réduit le nombre d’hallucinations et de délires sans affecter les mouvements.
Le Nuplazid et d’autres nouveaux médicaments antipsychotiques comportent une boîte noire. Ils peuvent augmenter le risque de décès chez les personnes âgées souffrant de psychose liée à la démence. Votre médecin tiendra compte de ce risque et d’autres risques avant de vous prescrire l’un de ces médicaments.
Comment les aidants peuvent-ils soutenir leurs proches ?
Il peut être très difficile de s’occuper d’une personne qui voit, entend ou croit des choses qui ne sont pas réelles. Essayez d’être aussi patient et calme que possible.
Évitez de vous disputer avec la personne. Si elle continue à avoir des idées, expliquez-lui gentiment que ce qu’elle voit n’est pas réel. Dites à toute personne qui s’occupe de votre proche ou lui rend visite à quoi s’attendre et comment réagir.
Restez en contact étroit avec le médecin de la personne. Si ses symptômes ne s’améliorent pas, demandez-lui s’il faut modifier son traitement.
Vérifiez si la personne a besoin de prothèses auditives ou de lunettes. Une mauvaise audition ou vision peut parfois entraîner des hallucinations. Il peut également être utile d’allumer des lumières vives la nuit, afin d’éviter les ombres qui peuvent déclencher des illusions visuelles.
Les enseignements à tirer
La psychose parkinsonienne peut être l’un des aspects les plus difficiles de la prise en charge d’une personne atteinte de cette maladie. Essayez d’être patient avec la personne et demandez l’aide de son médecin ou d’un professionnel de la santé mentale lorsque vous en avez besoin.
L’ajustement de la dose des médicaments contre la maladie de Parkinson est un moyen de soulager les symptômes de la psychose. Si cela ne fonctionne pas, la prise d’un médicament antipsychotique peut aider.
