Selon la psychothérapeute et coach Tess Brigham, MFT, le doomscrolling consiste à faire défiler sans réfléchir des articles de presse négatifs, des messages sur les médias sociaux ou d’autres plateformes de partage de contenu.
Il s’agit essentiellement de lire une histoire négative après l’autre. Une étude canadienne a même appelé ce phénomène la « panique des médias sociaux ».
Bien que l’on puisse penser que 2020 et tous ses obstacles (la pandémie de COVID-19, les tensions politiques et l’injustice sociale, pour n’en citer que quelques-uns) ont inspiré le terme « doomscrolling », celui-ci a en fait probablement vu le jour sur Twitter en 2018 et est devenu un terme culturel depuis lors.
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ToggleComment savoir si vous êtes en train de faire du Doomscrolling
Si vous avez passé plusieurs minutes, voire plusieurs heures, à lire des histoires ou des articles en ligne – et qu’ils ont tendance à être pénibles – il est probable que vous ayez passé votre temps à faire du doomscrolling.
Le doomscrolling se produit lorsque vous vous rendez compte que vous avez atterri dans une histoire et que vous n’avez aucune idée de la façon dont vous y êtes arrivé. Vous ne vous souvenez plus de la raison pour laquelle vous êtes allé sur votre téléphone, mais vous lisez maintenant des centaines de commentaires ou de retweets de quelqu’un que vous ne suivez même pas.
Qui est le plus susceptible de faire un Doomscroll ?
Selon Brigham, les personnes souffrant d’anxiété ou de troubles liés à l’anxiété (notamment le trouble panique, le syndrome de stress post-traumatique [SSPT], le trouble obsessionnel-compulsif [TOC] et le trouble d’anxiété sociale) sont particulièrement sujettes au doom scroll, car « l’anxiété est liée au contrôle ou à l’absence de contrôle »
Pourquoi les gens doomscrollent-ils meme si cela nuis a la santé mentale ?
Si, au fond, cela affecte notre santé mentale de manière négative, pourquoi continuons-nous à faire des défilés ?
Elle évoque le sentiment que « si je sais ce qui se passe, je serai mieux préparé lorsque les choses iront mal » pour expliquer le doomscrolling. La crainte est qu’il se produise quelque chose de terrible que l’on ne voit pas venir ; le doomscrolling semble être un moyen efficace de rester préparé.
« Nous sommes câblés pour survivre et pour voir les choses qui pourraient potentiellement nous nuire », explique encore Brigham. « C’est inscrit dans notre ADN, et nos ancêtres avaient besoin de cette capacité pour survivre littéralement. Bien que notre monde soit très différent, nous avons toujours cette volonté de nous protéger, ce que nous pensons faire en lisant des nouvelles négatives. »
Comment le Doomscrolling a un impact négatif sur votre santé mentale
Il n’est pas judicieux de s’adonner quotidiennement à l’apocalypse si l’on veut être en bonne santé mentale. « C’est mauvais pour votre santé mentale, car il n’y a aucun avantage réel à faire des pronostics », note Brigham. « Cela ne fait qu’accroître votre anxiété et votre paranoïa à l’égard du monde qui vous entoure
Brigham dit aussi que le doomscrolling vous empêche de vivre le moment présent, puisqu’il s’agit d’une activité « sans esprit ».
Le Doomscrolling vous empêche de prêter attention à vos pensées et à vos sentiments, ce qui est en outre préjudiciable à la santé mentale. De plus, il se peut que vous ne soyez même pas pleinement conscient de l’impact que cela a sur vous.
« Pendant que vous parcourez tous ces articles, vous ne vous rendez peut-être pas compte de la façon dont toutes ces informations négatives affectent votre psychisme, mais une fois que vous fermez les yeux et que vous essayez d’aller vous coucher, votre esprit est envahi d’images terribles »
Comment arrêter le Doomscrolling
Même s’il est tentant de consommer constamment des articles négatifs, il existe des moyens de transformer le défilement en une expérience positive. « L’un des moyens d’en faire une expérience positive est de ne visiter que des sites auxquels vous faites confiance et qui rendent compte des événements de manière équitable », explique M. Brigham.
« Certains sites d’information ne font que du sensationnel et veulent vous choquer ou vous effrayer. Évitez donc ces sites et concentrez-vous sur des sites où vous savez que vous obtiendrez des informations honnêtes et précises. Limitez votre consommation. Vous pouvez rester informé en regardant une émission ou même en lisant un résumé des nouvelles du jour », déclare Brigham.
Si vous vous êtes retrouvé dans un tourbillon d’horreurs qui se répète plusieurs fois par jour, il est temps de faire un bilan de santé mentale et d’appliquer les conseils et astuces de Brigham afin d’éviter de tomber dans le trou du lapin.
Conseils pour éviter le Doomscrolling
- Attaquez à autre chose. Au moment où vous réalisez ce que vous êtes en train de faire, arrêtez-vous. Brigham conseille de rediriger votre attention vers autre chose sur le web ou simplement de poser votre téléphone ou de vous déconnecter de votre ordinateur.
- Fixez une limite de temps. Bien qu’il soit bon de se tenir informé, évitez d’entrer dans le territoire du « doomscrolling » en vous limitant à 20 minutes de défilement.
- Recherchez la positivité. Au lieu de faire du doomscrolling, regardez quelque chose d’amusant, regardez des photos de famille ou lisez une histoire sur quelque chose de bien dans le monde.
- Pratiquez la gratitude. Mettez l’accent sur les choses dont vous pouvez être reconnaissant plutôt que sur les choses dont vous devez avoir peur.