« La mémoire est le processus de maintien de l’information dans le temps. » (Matlin, 2005)
« La mémoire est le moyen par lequel nous nous appuyons sur nos expériences passées afin d’utiliser ces informations dans le présent » (Sternberg, 1999).
La mémoire est le terme donné aux structures et processus impliqués dans le stockage et la récupération ultérieure d’informations.
La mémoire est essentielle à notre vie à tous. Sans souvenir du passé, nous ne pouvons pas agir dans le présent ni penser à l’avenir. Nous ne pourrions pas nous souvenir de ce que nous avons fait hier, de ce que nous avons fait aujourd’hui ou de ce que nous prévoyons de faire demain. Sans mémoire, nous ne pourrions rien apprendre.
La mémoire est impliquée dans le traitement de grandes quantités d’informations. Ces informations prennent des formes très diverses, par exemple des images, des sons ou des significations, pour les psychologues, le terme de mémoire couvre trois aspects importants du traitement de l’information:
Encodage de la mémoire
Lorsque des informations arrivent dans notre système de mémoire (à partir d’un apport sensoriel), elles doivent être transformées en une forme que le système peut gérer afin de pouvoir être stockées.
Voyez cela comme si vous changiez votre argent en une autre monnaie lorsque vous voyagez d’un pays à l’autre. Par exemple, un mot vu (dans un livre) peut être stocké s’il est transformé (codé) en son ou en signification (c’est-à-dire en traitement sémantique).
Il existe trois façons principales de coder (modifier) l’information:
1. Visuelle (image)
2. Acoustique (son)
3. Sémantique (sens)
Par exemple, comment vous souvenez-vous d’un numéro de téléphone que vous avez cherché dans l’annuaire ? Si vous le voyez, vous utilisez le codage visuel, mais si vous vous le répétez, vous utilisez le codage acoustique (par le son).
Les données suggèrent que le principal système de codage dans la mémoire à court terme (MCT) est le codage acoustique. Lorsqu’une personne se voit présenter une liste de chiffres et de lettres, elle essaie de les conserver dans la mémoire à court terme en les répétant (verbalement).
La répétition est un processus verbal, que la liste d’éléments soit présentée de manière acoustique (quelqu’un la lit) ou visuelle (sur une feuille de papier).
Le principal système de codage dans la mémoire à long terme (MLT) semble être le codage sémantique (par le sens). Cependant, l’information dans la MLT peut également être codée visuellement et acoustiquement.
Stockage de la mémoire
Cela concerne la nature des magasins de mémoire, c’est-à-dire l’endroit où l’information est stockée, la durée de la mémoire (durée), la quantité pouvant être stockée à tout moment (capacité) et le type d’information détenue.
La façon dont nous stockons l’information affecte la façon dont nous la récupérons. De nombreuses recherches ont été menées sur les différences entre la mémoire à court terme (MCT) et la mémoire à long terme (MLT).
La plupart des adultes peuvent stocker entre 5 et 9 éléments dans leur mémoire à court terme. Miller (1956) a avancé cette idée et l’a appelée le chiffre magique 7. Il pensait que la capacité de la mémoire à court terme était de 7 (plus ou moins 2) éléments parce qu’elle ne disposait que d’un certain nombre de « fentes » dans lesquelles les éléments pouvaient être stockés. En effet, si nous pouvons « regrouper » des informations, nous pouvons stocker beaucoup plus d’informations dans notre mémoire à court terme. En revanche, la capacité de la MLT est considérée comme illimitée.
Les informations ne peuvent être stockées que pour une courte durée dans la MCT (0 à 30 secondes), alors que la MLT peut durer toute une vie.
Récupération de la mémoire
Il s’agit d’extraire des informations de la mémoire. Si nous ne nous souvenons pas de quelque chose, c’est peut-être parce que nous sommes incapables de le récupérer. Lorsqu’on nous demande de retrouver quelque chose dans la mémoire, les différences entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme deviennent très claires.
La mémoire à court terme est stockée et récupérée de manière séquentielle. Par exemple, si l’on donne à un groupe de participants une liste de mots à mémoriser et qu’on leur demande ensuite de se souvenir du quatrième mot de la liste, les participants parcourent la liste dans l’ordre dans lequel ils l’ont entendue afin de récupérer l’information.
La MLT est stockée et récupérée par association. C’est pourquoi vous pouvez vous souvenir de ce que vous êtes allé chercher à l’étage si vous retournez dans la pièce où vous y avez pensé pour la première fois.
L’organisation de l’information peut faciliter la récupération. Vous pouvez organiser les informations en séquences (par exemple, par ordre alphabétique, par taille ou par temps). Si le médecin donne ces instructions dans l’ordre dans lequel elles doivent être exécutées au cours de la journée (c’est-à-dire dans l’ordre chronologique), cela aidera le patient à s’en souvenir.
Critiques des expériences sur la mémoire
Une grande partie de la recherche sur la mémoire est basée sur des expériences menées dans des laboratoires. Les personnes qui prennent part à ces expériences – les participants – sont invitées à effectuer des tâches telles que le rappel de listes de mots et de chiffres.
Le cadre – le laboratoire – et les tâches sont très éloignés de la vie de tous les jours. Dans de nombreux cas, le cadre est artificiel et les tâches sont relativement dénuées de sens. Est-ce important ?
Les psychologues utilisent le terme de validité écologique pour désigner la mesure dans laquelle les résultats des études de recherche peuvent être généralisés à d’autres contextes. Une expérience a une validité écologique élevée si ses résultats peuvent être généralisés, c’est-à-dire appliqués ou étendus à d’autres contextes que celui du laboratoire.
On suppose souvent que si une expérience est réaliste ou fidèle à la réalité, il y a plus de chances que ses résultats puissent être généralisés. Si elle n’est pas réaliste (si le laboratoire et les tâches sont artificiels), il y a moins de chances que les résultats puissent être généralisés. Dans ce cas, l’expérience aura une faible validité écologique.
De nombreuses expériences conçues pour étudier la mémoire ont été critiquées pour leur faible validité écologique. Tout d’abord, le laboratoire est une situation artificielle. Les personnes sont retirées de leur cadre social habituel et invitées à participer à une expérience psychologique.
Ils sont dirigés par un « expérimentateur » et peuvent être placés en compagnie de parfaits inconnus. Pour de nombreuses personnes, il s’agit d’une expérience totalement nouvelle, très éloignée de leur vie quotidienne. Ce contexte influencera-t-il leurs actions ? Se comporteront-ils normalement ?
Il s’intéressait particulièrement aux caractéristiques des personnes qu’il considérait comme ayant atteint leur potentiel en tant qu’individus.
Souvent, les tâches demandées aux participants peuvent sembler artificielles et dénuées de sens. Peu de personnes, si ce n’est aucune, essaieraient de mémoriser et de se souvenir d’une liste de mots sans lien dans leur vie quotidienne. L’artificialité de nombreuses expériences a conduit certains chercheurs à se demander si leurs résultats pouvaient être transposés dans la vie réelle. En conséquence, de nombreuses expériences de mémoire ont été critiquées pour leur faible validité écologique.
Références
Matlin, M. W. (2005). Cognition. Crawfordsville : John Wiley & Sons, Inc.
Miller, G. A. (1956). Le nombre magique sept, plus ou moins deux : Quelques limites à notre capacité de traitement de l’information. Psychological Review, 63 (2) : 81-97.
Sternberg, R. J. (1999). Psychologie cognitive (2 ème éd.). Fort Worth, TX : Harcourt Brace College Publishers.
