Le concept de soi est un terme général désignant la façon dont une personne pense, s’évalue ou se perçoit. Il se forme au fil des expériences, des interactions et des réflexions et joue un rôle essentiel en influençant le comportement, les émotions et les relations interpersonnelles. Un concept de soi sain favorise le bien-être, tandis qu’un concept négatif peut entraîner des difficultés émotionnelles et sociales.
Baumeister (1999) donne la définition suivante du concept de soi : «
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Le concept de soi est un terme important tant pour la psychologie sociale que pour la psychologie humaniste. Lewis (1990) suggère que le développement d’un concept de soi comporte deux aspects:
(1) Le soi existentiel
Il s’agit de « la partie la plus fondamentale du schéma de soi ou concept de soi ; le sentiment d’être séparé et distinct des autres et la conscience de la constance du soi » (Bee, 1992).
Le soi existentiel est un concept de la psychologie du développement, en particulier dans l’étude du développement de l’enfant. Il fait référence à la compréhension fondamentale du fait qu’un individu existe en tant qu’entité séparée et distincte des autres.
Cette prise de conscience commence généralement dans la petite enfance, dès l’âge de quelques mois, lorsqu’un bébé reconnaît son existence en dehors du monde extérieur.
L’enfant réalise qu’il existe en tant qu’entité séparée des autres et qu’il continue d’exister dans le temps et dans l’espace.</Selon Lewis (1990), la prise de conscience du soi existentiel commence dès l’âge de deux ou trois mois et découle en partie de la relation de l’enfant avec le monde. Par exemple, l’enfant sourit et quelqu’un lui sourit en retour, ou l’enfant touche un mobile et le voit bouger.
(2) Le soi catégorique
Après avoir réalisé qu’il existe en tant qu’être expérimental distinct, l’enfant prend conscience qu’il est aussi un objet dans le monde.
Le soi catégorique implique la compréhension que l’on peut être classé dans différents groupes sur la base de traits, de rôles et d’attributs.</De même que les autres objets, y compris les personnes, ont des propriétés dont on peut faire l’expérience (grand, petit, rouge, lisse, etc.), l’enfant prend conscience qu’il est un objet dont on peut faire l’expérience et qui a des propriétés.
Le soi, lui aussi, peut être classé dans des catégories telles que l’âge, le sexe, la taille ou l’habileté. Deux des premières catégories appliquées sont l’âge (« J’ai 3 ans ») et le sexe (« Je suis une fille »).
Dans la petite enfance, les catégories que les enfants appliquent à eux-mêmes sont très concrètes (par exemple, la couleur des cheveux, la taille et les choses préférées). Plus tard, la description de soi commence également à faire référence à des traits psychologiques internes, à des évaluations comparatives et à la façon dont les autres les perçoivent.
Par exemple, un enfant peut s’identifier comme étant un « grand garçon » ou une « grande fille », se différencier en disant qu’il a des « cheveux bruns » ou reconnaître plus tard qu’il est « doué pour le dessin » Le soi catégorique jette les bases d’une identification plus complexe à mesure que l’individu grandit.
Excellent4.8 out of 5Programme confiance en soi : formation éligible au CPF. Coaching individuel et collectif.L’image de soi
L’image de soi désigne la représentation mentale ou l’image que les individus ont d’eux-mêmes, englobant à la fois l’apparence physique et les traits personnels.
C’est la façon dont les gens se perçoivent et croient que les autres les perçoivent. Les expériences personnelles, les interactions avec les autres, les normes sociétales et l’influence des médias peuvent façonner cette perception.
Cela ne doit pas nécessairement refléter la réalité. L’image de soi d’une personne est influencée par de nombreux facteurs, tels que l’influence des parents, des amis, des médias, etc.
L’image de soi est une composante importante de l’image globale de soi et est cruciale pour l’estime de soi et la confiance en soi. Elle peut influencer le comportement, les choix, les relations et le bien-être mental général. Au fil du temps, l’image de soi d’une personne peut changer en fonction des expériences, des réactions, des réalisations et des réflexions personnelles.
Le test des vingt déclarations
Kuhn (1960) a étudié l’image de soi en utilisantLe test des vingt déclarations.
Il a demandé aux gens de répondre à la question « Qui suis-je ? » de 20 façons différentes.
Il a constaté que les réponses pouvaient être divisées en deux groupes principaux. Il s’agit des rôles sociaux (aspects externes ou objectifs de la personne tels que fils, enseignant, ami) et des traits de personnalité (aspects internes ou affectifs de la personne tels que grégaire, impatient, humoriste).
La liste des réponses à la question « Qui suis-je ? » comprend probablement des exemples de chacun des quatre types de réponses suivants:
- Description physique : je suis grand, j’ai les yeux bleus…etc.
- Rôles sociaux : Nous sommes tous des êtres sociaux dont le comportement est façonné dans une certaine mesure par les rôles que nous jouons. Des rôles tels que ceux d’étudiant, de femme au foyer ou de membre de l’équipe de football aident non seulement les autres à nous reconnaître, mais aussi à savoir ce que l’on attend de nous dans diverses situations.
- Traits personnels : ils constituent la troisième dimension de nos descriptions de soi. « Je suis impulsif… je suis généreux… j’ai tendance à m’inquiéter beaucoup… etc.
- Déclarations existentielles (abstraites) : Elles peuvent aller de « Je suis un enfant de l’univers » à « Je suis un être humain » en passant par « Je suis un être spirituel », etc.
Typiquement, les jeunes se décrivent davantage en termes de traits personnels, tandis que les personnes plus âgées se sentent davantage définies par leurs rôles sociaux.
Soi réel
Le soi réel est la manière dont les individus se perçoivent actuellement, sur la base de leur conscience de soi et de l’introspection. Il représente les attributs, les rôles, les compétences et les caractéristiques qu’une personne pense posséder réellement au moment présent.
Bien que le « soi réel » et l' »image de soi » soient étroitement liés et souvent utilisés de manière interchangeable dans les discussions informelles, il s’agit de concepts distincts dans le domaine de la psychologie. Voici une analyse des différences:
- Self réel:
- Représente la perception actuelle qu’une personne a d’elle-même sur la base des attributs, des rôles et des capacités qu’elle pense réellement posséder.</Elle sert de base de comparaison avec d’autres représentations de soi, comme le soi idéal ou le soi souhaité.
- Image de soi:
- Il s’agit de la représentation mentale ou de l’image qu’une personne se fait d’elle-même.</Elle englobe à la fois l’apparence physique et les traits de caractère perçus.
- L’image de soi concerne la manière dont les gens se perçoivent et la manière dont ils pensent être perçus par les autres.
Par essence, le « soi réel » est une construction plus large qui peut inclure l’image de soi en tant que composante.
Le soi réel couvre l’ensemble de la perception actuelle de soi d’un individu, tandis que l’image de soi se concentre davantage sur l’aspect visuel ou représentationnel et sur les traits perçus.
Les deux font cependant partie intégrante du concept de soi global d’un individu.
L’estime de soi
L’estime de soi (également connue sous le nom de valeur personnelle) fait référence à la mesure dans laquelle nous nous aimons, nous nous acceptons ou nous nous approuvons nous-mêmes, ou à la valeur que nous nous accordons.
L’estime de soi implique toujours un certain degré d’évaluation, et nous pouvons avoir une vision soit positive, soit négative de nous-mêmes.
Les facteurs qui influencent l’estime de soi comprennent :
- Les expériences de l’enfance
- Les réactions des autres
- Les comparaisons avec les pairs
- Les normes sociales et les influences culturelles
- Les réussites ou les échecs personnels
Une haute estime de soi : Les personnes qui ont une haute estime de soi pensent généralement qu’elles ont de bonnes qualités et qu’elles s’apprécient positivement. Elles font souvent mieux face aux défis de la vie, sont plus résistantes et ont une vision positive de la vie.
- Confiance en ses propres capacités
- Acceptation de soi
- Ne pas s’inquiéter de ce que pensent les autres
- Optimisme
Faible estime de soi: Les personnes ayant une faible estime de soi ont tendance à se percevoir de manière négative, à douter de leurs capacités et sont plus critiques envers elles-mêmes. Elles sont plus susceptibles d’éprouver des sentiments de dévalorisation, de dépression et d’anxiété.
- Manque de confiance
- Vouloir être ou ressembler à quelqu’un d’autre
- Toujours s’inquiéter de ce que les autres pourraient penser
- Pessimisme
Une estime de soi équilibrée est cruciale pour le bien-être mental. Si une haute estime de soi est généralement bénéfique, une estime de soi exagérément gonflée peut conduire au narcissisme. En revanche, une faible estime de soi chronique peut contribuer à toute une série de problèmes psychologiques, notamment la dépression et l’anxiété.
Mesure
Il existe plusieurs façons de mesurer l’estime de soi. Par exemple, l’inventaire d’estime de soi de Harrill est un questionnaire comprenant 15 affirmations sur une série d’intérêts.
Un autre exemple est le test d’appréciation thématique (TAT), qui consiste en un dessin animé neutre donné au participant, qui doit ensuite inventer une histoire sur ce qui se passe.
Causes
Argyle (2008) estime que quatre facteurs principaux influencent l’estime de soi.
1. La réaction des autres
Si les gens nous admirent, nous flattent, recherchent notre compagnie, nous écoutent attentivement et sont d’accord avec nous, nous avons tendance à développer une image de soi positive.
S’ils nous évitent, nous négligent et nous disent des choses sur nous-mêmes que nous ne voulons pas entendre, nous développons une image de soi négative.
2. Comparaison avec les autres
Si les personnes avec lesquelles nous nous comparons (notre groupe de référence) semblent avoir plus de succès, être plus heureuses, plus riches et plus belles que nous, nous avons tendance à développer une image de soi négative, MAIS si elles ont moins de succès que nous, notre image sera positive.
3 Rôles sociaux
Certains rôles sociaux sont porteurs de prestige, par ex, médecin, pilote de ligne, présentateur de télévision et footballeur de première division, ce qui favorise l’estime de soi.
D’autres rôles sont stigmatisés. Par exemple, un prisonnier, un patient d’hôpital psychiatrique, un éboueur ou un chômeur.
4. Identification
Les rôles ne sont pas seulement « là-dehors » Ils font également partie de notre personnalité, c’est-à-dire que nous nous identifions aux postes que nous occupons, aux rôles que nous jouons et aux groupes auxquels nous appartenons.
Mais l’influence de nos parents est tout aussi importante que tous ces facteurs ! (Voir les recherches de Coopersmith.)
Expériences
Morse et Gergen (1970) ont montré que notre estime de soi pouvait changer rapidement dans des situations incertaines ou anxiogènes.
Les participants attendaient un entretien d’embauche dans une salle d’attente. Ils étaient assis avec un autre candidat (un confédéré de l’expérimentateur) dans l’une des deux conditions suivantes:
A) M. Propre – vêtu d’un costume élégant, portant une mallette ouverte pour révéler une règle à calcul et des livres.
B) M. Sale – vêtu d’un vieux T-shirt et d’un jean, affalé sur un roman sexuel bon marché.
L’estime de soi des participants avec M. Sale a augmenté tandis que celle des participants avec M. Propre a baissé ! L’estime de soi influe sur les performances dans de nombreuses tâches (Coopersmith, 1967), de sorte que l’on pourrait s’attendre à ce que les sujets de M. Sale obtiennent de meilleurs résultats que ceux de M. Propre.
Même si l’estime de soi peut fluctuer, il arrive que nous continuions à croire en de bonnes choses à notre sujet, même lorsque la preuve du contraire est apportée. C’est ce qu’on appelle l’effet de persévérance.
Miller et Ross (1975) ont montré que les personnes qui croyaient avoir des caractéristiques socialement désirables continuaient à y croire même lorsque les expérimentateurs essayaient de leur faire croire le contraire.
La même chose se produit-elle avec les mauvaises choses si nous avons une faible estime de soi ? Peut-être pas. Peut-être qu’avec une très faible estime de soi, tout ce que nous croyons à propos de nous-mêmes pourrait être mauvais.
Soi idéal
Le soi idéal désigne la personne qu’un individu aspire à devenir. Il incarne les objectifs, les ambitions et les rêves d’une personne, en englobant les attributs, les comportements et les traits qu’elle apprécie et qu’elle souhaite posséder. Ce concept est essentiel pour comprendre le développement personnel et l’image de soi.
Points clés sur le moi idéal:
- Comparaison avec le moi réel:Le moi idéal s’oppose au « moi réel », qui représente la façon dont une personne se perçoit actuellement. L’écart entre ces deux concepts peut influencer l’estime de soi. Un écart réduit peut conduire à une meilleure estime de soi, tandis qu’un écart plus important peut entraîner des sentiments d’insatisfaction ou d’inadéquation.
- Nature dynamique: Le moi idéal n’est pas statique ; il évolue en fonction des expériences de vie, des influences sociétales, des aspirations personnelles et des valeurs changeantes.
- Motivation: Le moi idéal peut servir de force de motivation, en poussant les individus à poursuivre leur développement personnel, à acquérir de nouvelles compétences et à s’efforcer de s’améliorer.
- Les pièges potentiels: Bien que le moi idéal puisse être une source d’inspiration, un moi idéal inatteignable ou trop perfectionniste peut conduire à la déception, à une faible estime de soi et à la détresse mentale.
Carl Rogers, psychologue humaniste, a souligné l’importance de la congruence entre le moi réel et le moi idéal pour le bien-être psychologique global.
S’il y a un décalage entre la façon dont vous vous percevez (par ex, s’il existe un décalage entre la façon dont vous vous voyez (par exemple, votre image de soi) et ce que vous aimeriez être (par exemple, votre moi idéal), cela affectera probablement la valeur que vous vous accordez.
Il existe donc une relation étroite entre l’image de soi, l’idéal du moi et l’estime de soi. Les psychologues humanistes étudient cette relation à l’aide de la méthode Q-Sort.
L’idéal de soi d’une personne peut ne pas correspondre à ce qui se passe réellement dans la vie et les expériences de la personne. Il peut donc y avoir une différence entre l’idéal de soi d’une personne et son expérience réelle. Lorsque le moi idéal d’une personne et son expérience réelle sont cohérents ou très similaires, on parle d’un état de congruence. Il est rare, voire inexistant, qu’un état de congruence totale existe ; toutes les personnes connaissent un certain degré d’incongruence.
Le développement de la congruence dépend de l’estime positive inconditionnelle. Selon Rogers, pour qu’une personne puisse se réaliser, elle doit se trouver dans un état de congruence.
Michael Argyle (2008) affirme que quatre facteurs principaux influencent son développement:
- La façon dont les autres (en particulier les personnes importantes) réagissent à notre égard.
- La façon dont nous pensons nous comparer aux autres
- Nos rôles sociaux
- La mesure dans laquelle nous nous identifions à d’autres personnes
Références
Argyle, M. (2008). Rencontres sociales : Contributions à l’interaction sociale. Aldine Transaction
Baumeister, R. F. (Ed.) (1999). Le soi en psychologie sociale . Philadelphie, PA : Psychology Press (Taylor & Francis).
Bee, H. L. (1992). L’enfant en développement. Londres : HarperCollins.
Coopersmith, S. (1967). Les antécédents de l’estime de soi. San Francisco : Freeman.
Kuhn, M. H. (1960). Self-attitudes by age, sex and professional training. , 1, 39-56.
Lewis, M. (1990). Connaissance de soi et développement social au début de la vie. Dans L. A. Pervin (Ed.), Handbook of personality (pp. 277-300). New York : Guilford.
Miller, D. T., & Ross, M. (1975). Self-serving biases in the attribution of causality : Fact or fiction ? Psychological Bulletin, 82, 213-225
Morse, S. J. & Gergen, K. J. (1970). Social comparison, self-consistency and the concept of self. Journal of Personality and Social Psychology, 16, 148-156.
Rogers, C. (1959). A theory of therapy, personality and interpersonal relationships as developed in the client-centered framework. In (ed.) S. Koch,Psychologie : A study of a science. Vol. 3 : Formulations de la personne et du contexte social. New York : McGraw Hill.