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Les 8 étapes du développement psychosocial d’Erikson expliquées aux parents

8 minutes de lecture
développement psychosocial d'Erikson

Sommaire

Les stades de développement d’Erikson portent le nom d’un psychologue spécialisé dans la psychanalyse des enfants. À chaque étape, nous sommes confrontés à une crise. En la résolvant, nous développons des forces psychologiques qui nous aident à devenir des personnes sûres d’elles et en bonne santé.

Erik Erikson est un nom qui revient sans cesse dans les magazines sur l’éducation des enfants que vous feuilletez. Il est surtout connu pour sa théorie du développement psychosocial.

Le développement psychosocial n’est qu’une expression fantaisiste qui fait référence à la façon dont les besoins individuels d’une personne (psycho) s’accordent avec les besoins ou les exigences de la société (social).

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Étape 1 : Confiance vs. méfiance

Cette première étape, qui se situe dans la petite enfance, est cruciale pour le développement psychosocial de l’individu, car elle influence directement sa manière d’interagir avec le monde qui l’entoure. Erikson suggère que la manière dont les nourrissons sont traités par leurs soignants et leur environnement immédiat joue un rôle essentiel dans la formation de leur confiance envers les autres, envers eux-mêmes et envers le monde en général.

Une confiance de base établie pendant cette période jette les bases d’une personnalité équilibrée et d’une capacité à gérer efficacement les défis psychosociaux à venir. En revanche, une méfiance peut entraîner des problèmes de confiance en soi et une appréhension face aux relations futures. Cette première étape de la théorie d’Erikson met en évidence l’importance du rôle des premières expériences et interactions dans la construction de l’identité et de la confiance chez l’individu.

Période de la vie correspondante : Naissance à 12-18 mois

Le premier stade de la théorie d’Erikson commence à la naissance et dure jusqu’à ce que votre bébé approche de son premier anniversaire et un peu au-delà.

Vous avez probablement remarqué que votre petit est totalement dépendant de vous pour tout : nourriture, chaleur, confort. Soyez là pour votre bébé en lui donnant non seulement des soins physiques, mais aussi beaucoup d’amour – pas besoin de retenir les câlins.

En répondant à ces besoins de base, vous lui apprenez qu’il peut compter sur vous. Il acquiert ainsi la force psychologique de la confiance. Se sentant en sécurité, votre enfant sera prêt à découvrir le monde.

Que se passe-t-il lorsque vous vous trompez ? Vous criez peut-être de temps en temps. Ou vous ne voulez plus lire d’histoire au coucher. Ne vous inquiétez pas : Erikson reconnaît que nous ne sommes que des êtres humains.

Aucun enfant ne grandit dans un monde parfait. Les turbulences occasionnelles donnent à votre enfant une touche de méfiance. Ainsi, lorsqu’il sera prêt à découvrir le monde, il gardera un œil sur les obstacles.

Mais que se passe-t-il lorsque les parents sont constamment imprévisibles et peu fiables ? Les enfants dont les besoins ne sont pas satisfaits verront le monde avec anxiété, peur et méfiance.

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Étape 2 : Autonomie contre honte et doute

À ce stade, les tout-petits commencent à explorer le monde qui les entoure et à développer un sens naissant d’indépendance. Cette phase est caractérisée par une soif d’autonomie et une curiosité débordante. Erikson soutient que la manière dont les parents et les soignants répondent à ces premiers efforts d’indépendance peut avoir un impact profond sur la construction de la personnalité de l’enfant.

Lorsque les parents encouragent l’exploration et l’initiative tout en établissant des limites appropriées, l’enfant développe un sentiment d’autonomie sain. En revanche, une répression excessive ou des critiques constantes peuvent entraîner des sentiments de honte et de doute quant à ses compétences. Cette étape met en évidence l’importance de l’équilibre entre l’encouragement à l’indépendance et la nécessité d’une guidance appropriée dans le développement de la confiance en soi de l’enfant.

Période de la vie correspondante : 18 mois à 3 ans

Vous savez que vous avez atteint cette étape lorsque votre tout-petit commence à affirmer son indépendance. Il se rend compte qu’il peut faire certaines choses par lui-même – et il insiste sur ces choses.

Conseil pro : Au lieu de vous inquiéter si la garderie mettra en doute votre capacité à être parent parce que votre bambin porte ses chaussures aux mauvais pieds, après les avoir mises lui-même, soyez sage et laissez-le sortir comme ça.

À ce stade, votre enfant a des préférences en matière d’alimentation. Laissez-le donc choisir son propre goûter. Ou laissez-le choisir la chemise qu’il veut porter. Bien sûr, il y aura des moments où leurs vêtements ne seront pas assortis. Faites-lui la grimace, car lui donner la possibilité de choisir, c’est l’aider à développer son estime de soi.

Voici un autre point important : votre tout-petit est prêt pour l’apprentissage de la propreté. Apprendre à contrôler ses fonctions corporelles lui donne un sentiment d’indépendance ou d’autonomie.

Les enfants qui traversent cette étape avec brio croient en eux et se sentent sûrs de leurs capacités. Selon Erikson, les enfants qui n’ont pas la possibilité de s’affirmer (dans les limites que vous avez fixées) se battront contre des sentiments d’inadéquation et de doute de soi.

Étape 3 : Initiative vs. culpabilité

La troisième phase de la théorie psychosociale d’Erik Erikson, marque une période charnière dans le développement psychologique des enfants, généralement située entre l’âge de 3 et 6 ans. À ce stade, les jeunes enfants commencent à explorer davantage leur environnement, à poser des questions incessantes et à exprimer leur curiosité naturelle.

Ils développent un désir d’indépendance et d’initiative dans leurs activités quotidiennes. Erikson affirme que la manière dont les parents et les éducateurs réagissent à ces premiers signes d’initiative a un impact significatif sur le développement ultérieur de l’enfant.

Lorsque les adultes encouragent ces manifestations d’initiative tout en fournissant un cadre de soutien et d’orientation, l’enfant développe un sentiment de compétence et d’indépendance. En revanche, une réaction trop sévère ou décourageante peut entraîner des sentiments de culpabilité et d’insécurité. Cette étape souligne l’importance d’un équilibre entre l’encouragement de l’initiative de l’enfant et la nécessité de guider ses actions pour favoriser un développement sain de la personnalité.

Période de la vie correspondante : 3 à 5 ans

Il s’agit des années préscolaires. Au fur et à mesure que votre enfant interagit socialement et joue avec les autres, il apprend qu’il peut prendre l’initiative et contrôler ce qui se passe.

Vous pouvez encourager votre enfant à planifier, à atteindre des objectifs et à prendre des responsabilités en veillant à ce qu’il ait de nombreuses occasions d’interagir avec les autres. Laissez-le explorer le monde dans les limites que vous avez fixées. Emmenez-le rendre visite à des personnes âgées et distribuez-lui des chocolats. Organisez des rencontres avec ses camarades de jeu.

Et n’oubliez pas que vous pouvez aussi être un compagnon de jeu. Donnez à votre enfant l’occasion de diriger le spectacle en le laissant jouer le rôle de l’enseignant, du médecin ou du vendeur pendant que vous jouez le rôle de l’étudiant, du patient ou du client.

C’est à ce moment-là que votre enfant commence à poser des questions sans fin. Parfois, votre philosophe en miniature se demandera où vont les chiens après leur mort alors que vous venez de vous installer pour regarder l’émission que vous avez manquée parce que vous l’avez emmené à un deuxième rendez-vous de jeu. Respirez. En abordant ces questions avec un intérêt sincère, vous investissez dans l’image positive que votre enfant a de lui-même.

À ce stade, il ne s’agit pas seulement de prendre les commandes. En interagissant avec les autres, socialement et en jouant, votre enfant développe sa confiance en soi et apprend à apprécier le fait d’avoir un but à atteindre.

Cependant, si les parents sont contrôlant ou ne soutiennent pas leur enfant lorsqu’il prend des décisions, l’enfant risque de ne pas être équipé pour prendre des initiatives, de manquer d’ambition et d’être envahi par la culpabilité. Un sentiment de culpabilité trop fort peut empêcher l’enfant d’interagir avec les autres et nuire à sa créativité.

Étape 4 : Industrie vs. infériorité

À ce stade, les enfants cherchent à développer de nouvelles compétences et à accomplir des tâches qui contribuent à leur sentiment de compétence personnelle. Ils sont désireux de réussir dans divers domaines, que ce soit à l’école, dans les activités sociales, ou dans des projets personnels.

Selon Erikson, la manière dont les enseignants, les parents et les pairs réagissent aux efforts de l’enfant pour développer ces compétences a une influence majeure sur la construction de sa confiance en soi. Lorsque les enfants sont encouragés et soutenus dans leurs efforts, ils développent un sentiment d’industrie, de compétence et de confiance en leurs capacités.

En revanche, des expériences négatives ou des échecs répétés peuvent conduire à des sentiments d’infériorité et de doute de soi. Cette étape met en évidence l’importance de créer un environnement qui favorise la croissance personnelle, l’apprentissage et l’accomplissement chez l’enfant.

Période de la vie correspondante : 5 à 12 ans

Votre enfant est entré à l’école élémentaire. C’est là qu’il acquiert de nouvelles compétences. C’est aussi là que son cercle d’influence s’élargit.

Votre enfant a beaucoup d’enseignants et de pairs. Il peut commencer à se comparer aux autres. S’il décide qu’il réussit bien à l’école, sur le terrain de sport, dans les arts ou sur le plan social, votre enfant développera des sentiments de fierté et d’accomplissement. (Attention : il comparera également sa famille à d’autres familles.)

Si vous remarquez que votre enfant a des difficultés dans un domaine, cherchez un autre domaine dans lequel il peut briller. Aidez votre enfant à développer ses points forts dans les domaines où il est naturellement doué.

Ils ne sont peut-être pas des as des maths, mais ils savent peut-être dessiner ou chanter. Est-il naturellement patient avec les plus jeunes ? Laissez-le s’occuper de ses frères et sœurs.

Lorsque votre enfant réussira, il se sentira assidu et croira qu’il peut se fixer des objectifs – et les atteindre. Toutefois, si les enfants vivent des expériences négatives répétées à la maison ou estiment que la société est trop exigeante, ils risquent de développer un sentiment d’infériorité.

Étape 5 : Identité ou confusion

C’est une période de développement crucial où les individus cherchent à comprendre qui ils sont, à la fois en termes d’identité personnelle et de leur place dans le monde. Les adolescents se lancent dans une quête pour découvrir leur propre identité, définissant leurs valeurs, leurs croyances, leurs intérêts et leurs aspirations.

Selon Erikson, cette étape est marquée par des conflits internes intenses, car les adolescents doivent naviguer entre l’affirmation de soi et le besoin d’appartenir à des groupes sociaux. Une résolution réussie de cette étape mène à la formation d’une identité solide et à une compréhension de soi-même. En revanche, l’incapacité à résoudre ces défis peut entraîner la confusion identitaire et un sentiment de perte de repères.

Ainsi, l’Étape 5 est cruciale pour le développement de la personne, car elle influence la manière dont les individus se définissent, établissent des relations, et prennent des décisions à l’âge adulte.

Période de la vie correspondante : 12 à 18 ans

Adolescence. C’est l’occasion de revoir les techniques de respiration profonde que vous avez acquises lorsque votre enfant était tout petit.

À ce stade du développement psychosocial, votre enfant est confronté au défi de développer un sentiment d’identité. Il forme son identité en examinant ses croyances, ses objectifs et ses valeurs.

Il n’est pas facile de répondre aux questions qui se posent à lui :

  • Qui suis-je ?
  • Dans quoi est-ce que je veux travailler ?
  • Quelle est ma place dans la société ?

Ajoutez à cette confusion la question « Qu’arrive-t-il à mon corps ? » et vous vous souviendrez sans doute du trouble que vous avez ressenti à l’adolescence. Dans leur quête de soi, la plupart des adolescents explorent différents rôles et idées.

Comment pouvez-vous aider votre adolescent à résoudre avec succès ce conflit psychosocial ?

Même si Erikson n’est pas très clair, sachez que les encouragements et les renforcements que vous apportez à votre enfant sont essentiels à la formation de son identité personnelle. En outre, les expériences et les interactions sociales de votre enfant façonnent son comportement et ses idéaux.

Les adolescents qui parviendront à surmonter cette crise en sortiront avec un fort sentiment d’identité. Ils seront capables de maintenir ces valeurs malgré les défis auxquels ils seront confrontés à l’avenir.

Mais si les adolescents ne recherchent pas leur identité, ils risquent de ne pas développer un sentiment fort d’eux-mêmes et de ne pas avoir une vision claire de leur avenir. La même confusion peut régner si vous, en tant que parent, essayez de les pousser à se conformer à vos propres valeurs et croyances.

Étape 6 : Intimité ou isolement

C’est une période de la vie où les individus cherchent à établir des relations intimes, que ce soit sur le plan amoureux ou amical. Ils aspirent à développer des liens significatifs et profonds avec d’autres personnes. Selon Erikson, cette étape implique un équilibre délicat entre l’ouverture à l’intimité et la peur de l’isolement.

Les individus doivent être capables de se connecter émotionnellement avec les autres tout en préservant leur propre identité et autonomie. Une résolution réussie de cette étape conduit à des relations intimes, à la capacité de partager des émotions et de créer des liens authentiques. Cependant, si l’individu échoue à développer ces compétences relationnelles, il peut se sentir isolé et seul.

L’Étape 6 met en évidence l’importance des relations interpersonnelles saines dans le développement de l’adulte, en soulignant que la capacité à établir des connexions émotionnelles profondes est essentielle pour une vie épanouissante et équilibrée.

Période de la vie correspondante : 18 à 40 ans

C’est ici que vous commencez probablement à hocher la tête en vous reconnaissant. Vous vous souvenez que nous avons dit que chaque étape s’appuie sur la suivante ? Les personnes qui ont un fort sentiment d’identité sont maintenant prêtes à partager leur vie avec d’autres personnes.

C’est le moment d’investir dans l’engagement envers les autres. Selon Erikson, le défi psychosocial consiste maintenant à établir des relations amoureuses à long terme, dans lesquelles on se sent en sécurité.

Dépourvues de la sécurité et de la chaleur d’une relation amoureuse, elles sont plus susceptibles de souffrir de solitude et de dépression.

Étape 7 : Générativité vs stagnation

C’est une phase de la vie où les individus cherchent à contribuer au bien-être de la génération future, que ce soit en élevant leurs propres enfants, en enseignant, en mentorant, ou en s’investissant dans des œuvres sociales ou communautaires. La générativité implique un désir profond de laisser un héritage positif et de laisser sa marque sur le monde.

Les individus qui traversent cette étape avec succès trouvent un équilibre entre leurs propres besoins et désirs personnels, et leur capacité à investir de l’énergie et du temps dans la construction d’un avenir meilleur pour les générations suivantes. Cela peut se manifester par la création d’une famille solide, le soutien aux aspirations éducatives de leurs enfants, ou encore par des contributions à la société à travers le bénévolat, l’enseignement, ou le leadership communautaire.

Période de la vie correspondante : 40 à 65 ans

Sur le plan familial, cela signifie élever ses enfants. Sur le plan professionnel, les adultes s’efforcent de bien faire et d’être productifs. Ne stressez pas si vous ne trouvez pas le temps de tout faire – il vous suffira peut-être d’attendre que les petits de la maison ne soient plus aussi exigeants.

Les personnes qui franchissent cette étape avec succès ont la satisfaction de savoir qu’on a besoin d’elles. Elles ont le sentiment de contribuer à la vie de leur famille, de leur communauté et de leur lieu de travail.

Sans le retour d’information positif dans ces domaines, les personnes peuvent toutefois connaître la stagnation. Frustrés de ne pas pouvoir élever une famille, réussir au travail ou contribuer à la société, ils peuvent se sentir déconnectés. Ils ne se sentent pas motivés pour investir dans leur développement personnel ou leur productivité.

Étape 8 : Intégrité ou désespoir

Elle se déroule généralement au cours de la vie tardive, à partir de l’âge de 65 ans et au-delà. C’est une période où les individus réfléchissent sur leur vie passée et cherchent à trouver un sens à leur existence. Ce stade implique l’acceptation des réussites et des échecs de la vie, la consolidation de l’identité personnelle, et la confrontation de la finitude de la vie.

Les individus qui parviennent à atteindre un sentiment d’intégrité ont tendance à éprouver une satisfaction profonde, en ayant l’impression d’avoir mené une vie significative et en paix avec eux-mêmes. En revanche, ceux qui échouent à cette étape peuvent développer un sentiment de désespoir, regrettant des choix ou des opportunités manquées.

Période de la vie correspondante : Plus de 65 ans

C’est le stade de la réflexion. À la fin de l’âge adulte, lorsque le rythme de vie ralentit, les gens se penchent sur leur vie pour évaluer ce qu’ils ont accompli. Les personnes qui sont fières de ce qu’elles ont fait éprouvent une réelle satisfaction.

Cependant, les personnes qui n’ont pas franchi les étapes du développement psychosocial d’Erikson précédentes peuvent éprouver des sentiments de perte et de regret. Si elles considèrent leur vie comme improductive, elles deviennent insatisfaites et déprimées.

Il est intéressant de noter que ce dernier stade, selon Erikson, est un stade de flux. Les gens alternent souvent entre des sentiments de satisfaction et de regret. Regarder sa vie en arrière pour avoir un sentiment de clôture peut aider à affronter la mort sans crainte.

Les enseignements d’Erikson à en tirer

Erikson estimait que sa théorie était un « outil de réflexion plutôt qu’une analyse factuelle » Prenez donc ces 8 étapes de la vie selon Erikson comme point de départ pour aider votre enfant à développer les compétences psychosociales dont il a besoin pour devenir une personne épanouie, mais ne les considérez pas comme une loi.

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