L’idée la plus durable et la plus importante de Freud est peut-être que la psyché humaine (personnalité) a plus d’un aspect.
La théorie de la personnalité de Freud (1923) voyait le psychisme structuré en trois parties (c’est-à-dire, il s’agit de systèmes, non pas de parties du cerveau, ni d’aucune manière physique, mais plutôt de conceptualisations hypothétiques de fonctions mentales importantes.
Selon la théorie psychanalytique de Freud, le ça est la partie primitive et instinctive de l’esprit qui contient les pulsions sexuelles et agressives et les souvenirs cachés, le surmoi opère comme une conscience morale, et le moi est la partie réaliste qui sert de médiateur entre les désirs du ça et du surmoi.
Bien que chaque partie de la personnalité comporte des caractéristiques uniques, elles interagissent pour former un tout, et chaque partie apporte une contribution relative au comportement d’un individu.
CHAPITRES
ToggleQu’est-ce que le Ça ?
Le Ça est la composante primitive et instinctive de la personnalité.
Le Ça est une partie de l’inconscient qui contient toutes les pulsions, y compris ce que l’on appelle la libido, une sorte d’énergie sexuelle généralisée qui est utilisée pour tout, des instincts de survie à l’appréciation de l’art.
Le ça est la partie impulsive (et inconsciente) de notre psyché qui répond directement et immédiatement aux pulsions, besoins et désirs fondamentaux. La personnalité du nouveau-né est entièrement constituée du ça, et ce n’est que plus tard qu’il développe un ego et un sur-ego.
Le ça est également têtu, car il ne répond qu’à ce que Freud a appelé le principe de plaisir (si cela fait du bien, faites-le), et rien d’autre.
Freud a supposé que le ça fonctionnait inconsciemment selon le principe de plaisir (gratification par la satisfaction des instincts de base). Le ça comprend deux types d’instincts biologiques (ou pulsions), dont l’instinct sexuel (de vie) appelé Eros (qui contient la libido) et l’instinct agressif (de mort) appelé Thanatos.
L’Eros, ou instinct de vie, aide l’individu à survivre ; il dirige les activités vitales telles que la respiration, l’alimentation et la sexualité (Freud, 1925). L’énergie créée par l’instinct de vie est connue sous le nom de libido.
En revanche, Thanatos, ou instinct de mort, est considéré comme un ensemble de forces destructrices chez tous les êtres humains (Freud, 1920). Lorsque cette énergie est dirigée vers les autres, elle s’exprime sous forme d’agression et de violence. Freud pensait qu’Eros était plus fort que Thanatos, permettant ainsi aux gens de survivre plutôt que de s’autodétruire.
Le ça reste infantile dans sa fonction tout au long de la vie d’une personne et ne change pas avec le temps ou l’expérience, car il n’est pas en contact avec le monde extérieur.
Le ça n’est pas affecté par la réalité, la logique ou le monde quotidien, car il opère dans la partie inconsciente de l’esprit.
Un id trop dominant provoque des psychoses.
L’id fonctionne sur le principe de plaisir (Freud, 1920) qui est l’idée que chaque impulsion souhaitée doit être satisfaite immédiatement, quelles qu’en soient les conséquences.
Lorsque le ça satisfait ses exigences, nous éprouvons du plaisir ; lorsqu’il est refusé, nous ressentons du « déplaisir » ou de la tension.
Le ça s’engage dans un processus de pensée primaire, qui est primitif, illogique, irrationnel et orienté vers le fantasme. Cette forme de pensée processuelle n’a aucune compréhension de la réalité objective et est de nature égoïste et fantaisiste.
Qu’est-ce que le Moi ?
Le Moi est « la partie du Ça qui a été modifiée par l’influence directe du monde extérieur. »
(Freud, 1923, p. 25)
Le Moi est la seule partie de la personnalité consciente. C’est ce dont la personne est consciente lorsqu’elle pense à elle-même et ce qu’elle essaie généralement de projeter vers les autres.
L’ego se développe pour servir de médiateur entre le ça irréaliste et le monde extérieur réel. C’est la composante décisionnelle de la personnalité. Idéalement, l’ego fonctionne par la raison, alors que le ça est chaotique et déraisonnable.
L’ego se développe à partir du ça pendant la petite enfance. Le but de l’ego est de satisfaire les exigences du ça d’une manière sûre et socialement acceptable. Contrairement au ça, le moi suit le principe de réalité tel qu’il fonctionne dans l’esprit conscient et inconscient.
Le moi fonctionne selon le principe de réalité, en trouvant des moyens réalistes de satisfaire les exigences du ça, souvent en faisant des compromis ou en reportant la satisfaction afin d’éviter les conséquences négatives de la société.
L’ego tient compte des réalités et des normes sociales, de l’étiquette et des règles pour décider de son comportement.
Comme le ça, le moi recherche le plaisir (c’est-à-dire la réduction de la tension) et évite la douleur, l’ego n’a pas de notion de bien ou de mal ; une chose est bonne simplement si elle permet d’atteindre le but de la satisfaction sans causer de tort à lui-même ou au Ça.
Freud a fait l’analogie entre le ça, qui est un cheval, et l’ego, qui en est le cavalier. Le moi est « comme un homme à cheval qui doit contenir la force supérieure du cheval ».
(Freud, 1923, p. 15)
Si le moi ne parvient pas à utiliser le principe de réalité et que l’anxiété est ressentie, des mécanismes de défense inconscients sont utilisés pour aider à écarter les sentiments désagréables (c.-à-d. l’anxiété) ou pour faire en sorte que les bonnes choses se sentent mieux, l’ego s’engage dans un processus de réflexion secondaire, qui est rationnel, réaliste et orienté vers la résolution de problèmes. Si un plan d’action ne fonctionne pas, on y réfléchit à nouveau jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. C’est ce qu’on appelle la mise à l’épreuve de la réalité, qui permet à la personne de contrôler ses impulsions et de faire preuve de maîtrise de soi, grâce à la maîtrise de l’ego.
Une caractéristique importante du travail clinique et social consiste à améliorer le fonctionnement de l’ego et à aider le client à mettre la réalité à l’épreuve en l’aidant à réfléchir à ses options.
Selon les freudiens, une éducation anormale (en particulier en cas de mère « schizogène » froide et rejetante) peut entraîner un ego faible et fragile, dont la capacité à contenir les désirs du ça est limitée.
Ce qui peut conduire à un « éclatement » du moi dans sa tentative de contenir le ça, laissant au ça le contrôle global de la psyché.
Qu’est-ce que le surmoi ?
Le surmoi incorpore les valeurs et la morale de la société, qui sont apprises des parents et d’autres personnes. Il se développe vers l’âge de 3 à 5 ans, pendant le stade phallique du développement psychosexuel.
Le surmoi se développe pendant la petite enfance (lorsque l’enfant s’identifie au parent du même sexe) et est chargé de veiller au respect des normes morales. Le surmoi fonctionne selon le principe de moralité et nous incite à nous comporter d’une manière socialement responsable et acceptable.
Le surmoi est considéré comme le pourvoyeur de récompenses (sentiments de fierté et de satisfaction) et de punitions (sentiments de honte et de culpabilité), selon la partie (le moi-deal ou le conscient) qui est activée.
Le surmoi est une partie de l’inconscient qui est la voix de la conscience (faire ce qui est bien) et la source de l’autocritique.
La fonction du surmoi est de contrôler les pulsions du ça, en particulier celles que la société interdit, telles que le sexe et l’agression.
Il persuade également l’ego de se tourner vers des objectifs moralisateurs plutôt que simplement réalistes et de viser la perfection.
Le surmoi est constitué de deux systèmes : la conscience et le moi idéal.
Le surmoi est constitué de deux systèmes : la conscience et le moi idéal : La conscience et le moi idéal.
- La conscience est notre « voix intérieure » qui nous dit quand nous avons fait quelque chose de mal.
La conscience peut punir le moi en provoquant des sentiments de culpabilité. Par exemple, si le moi cède aux exigences du ça, le surmoi peut faire en sorte que la personne se sente mal par le biais de la culpabilité.
Le surmoi est également quelque peu délicat, en ce sens qu’il essaiera de dépeindre ce qu’il veut que la personne fasse en termes grandioses et élogieux, ce que Freud a appelé l’idéal du moi, qui découle du premier grand attachement amoureux de la personne (en général un parent).
- Le moi idéal (ou ego-idéal) est une image imaginaire de la façon dont vous devriez être, et représente les aspirations professionnelles, la façon de traiter les autres et de se comporter en tant que membre de la société.
L’hypothèse est que les enfants élevés par leurs parents ressentent l’amour de manière conditionnelle (lorsqu’ils font quelque chose de bien), et que l’enfant intériorise ces expériences sous la forme d’une série de jugements réels ou imaginaires.
Un comportement qui ne correspond pas à l’idéal du moi peut être puni par le surmoi par le biais de la culpabilité. Le surmoi peut également nous récompenser par le biais du moi idéal lorsque nous nous comportons « correctement » en nous faisant ressentir de la fierté.
La culpabilité est un problème courant en raison de toutes les pulsions du ça et de tous les interdits et codes du surmoi. Il existe différentes façons pour un individu de gérer la culpabilité, appelées mécanismes de défense.
Si le moi idéal d’une personne est une norme trop élevée, tout ce qu’elle fera représentera un échec. Le moi idéal et la conscience sont largement déterminés dans l’enfance par les valeurs parentales et la façon dont vous avez été élevé.
Implications thérapeutiques
Freud a démenti le fait que la maladie mentale soit causée par des conflits dans l’inconscient entre le ça, le moi et le surmoi.
Comme les mécanismes de défense sont surutilisés, trop d’énergie psychique est utilisée et permet au comportement inadapté d’émerger. Les psychoses, en revanche, sont causées par une surdominance du ça.
Selon l’approche psychodynamique, le thérapeute résoudrait le problème en aidant le client à se replonger dans son enfance et à identifier le moment où le problème est apparu.
Toutefois, la psychanalyse, la méthode utilisée pour produire ce nouvel équilibre, prend beaucoup de temps et est coûteuse. En outre, aucune mesure objective ne peut être prise pour démontrer qu’une guérison a été effectuée ; elle dépend du rapport subjectif du client sur son amélioration.
On craint que les clients ne prétendent qu’ils vont mieux, non pas parce que c’est le cas, mais en raison du temps et des dépenses que cela implique.
Quelle est la différence entre le moi et le ça ?
Le ça est la partie primitive et impulsive de notre psyché, mue par les instincts et les désirs, tandis que l’ego est la partie rationnelle et consciente qui sert de médiateur entre les exigences du ça et les réalités du monde extérieur.
Le moi équilibre les désirs du ça avec les conseils moraux du surmoi, s’efforçant de maintenir l’harmonie au sein de la psyché humaine.
Quel est un exemple du ça, du surmoi et de l’ego ?
Un exemple d’interaction entre le ça, le moi et le surmoi peut être illustré par une personne qui suit un régime strict et qui est tentée par une boîte de délicieux beignets sur son lieu de travail. Le ça désire impulsivement une gratification immédiate en se laissant tenter par les beignets.
Dans le même temps, le surmoi rappelle à la personne qu’elle s’est engagée à adopter un mode de vie sain et lui insuffle un sentiment de culpabilité si elle envisage de rompre son régime.
Le moi sert de médiateur entre les envies du ça et les normes morales du surmoi, permettant éventuellement à la personne de ne manger qu’un seul beignet à titre de compromis, démontrant ainsi son rôle dans le maintien de l’équilibre psychologique au milieu de désirs contradictoires.