Résumé
- Karl Popper pensait que la connaissance scientifique était provisoire – le mieux que nous puissions faire pour le moment.
- Popper est connu pour sa tentative de réfuter le compte rendu positiviste classique de la méthode scientifique en remplaçant l’induction par le principe de falsification.
- Le principe de falsification, proposé par Karl Popper, est un moyen de délimiter la science de la non-science. Il suggère que pour qu’une théorie soit considérée comme scientifique, elle doit pouvoir être testée et il doit être possible d’en démontrer la fausseté.
- Par exemple, l’hypothèse selon laquelle « tous les cygnes sont blancs » peut être falsifiée en observant un cygne noir.
- Pour Popper, la science devrait tenter de réfuter une théorie plutôt que d’essayer de soutenir continuellement des hypothèses théoriques.
CHAPITRES
ToggleThéorie de la falsification
Karl Popper est prescriptif et décrit ce que la science devrait faire (et non comment elle se comporte en réalité). Popper est un rationaliste et soutient que la question centrale de la philosophie des sciences est de distinguer la science de la non-science.
Karl Popper, dans « La logique de la découverte scientifique », est devenu un critique majeur de l’inductivisme, qu’il considère comme une stratégie essentiellement démodée.
Popper a remplacé le compte rendu observationniste-inductiviste classique de la méthode scientifique par la falsification (c.-à-d. la logique déductive) en tant que critère d’évaluation de l’efficacité de la science, la logique déductive) comme critère de distinction entre la théorie scientifique et la non-science.
Toutes les preuves inductives sont limitées : nous n’observons pas l’univers en tout temps et en tout lieu. Selon Popper, la théorie scientifique doit faire des prédictions qui peuvent être testées, et la théorie doit être rejetée s’il s’avère que ces prédictions ne sont pas correctes.
Il a soutenu que la science progresserait mieux en utilisant le raisonnement déductif comme principal accent, connu sous le nom de rationalisme critique.
Popper donne l’exemple suivant:
Les Européens, pendant des milliers d’années, ont observé des millions de cygnes blancs. En utilisant des preuves inductives, nous pourrions arriver à la théorie que tous les cygnes sont blancs.
Pourtant, l’exploration de l’Australasie a permis aux Européens de découvrir des cygnes noirs. Le point de vue de Poppers est le suivant : quel que soit le nombre d’observations qui confirment une théorie, il est toujours possible qu’une observation future la réfute. Karl Popper a également critiqué le point de vue empiriste naïf selon lequel nous observons objectivement le monde. Popper soutenait que toute observation se fait à partir d’un point de vue et que, de fait, toute observation est colorée par notre compréhension. Le monde nous apparaît dans le contexte des théories que nous possédons déjà : il est « chargé de théories ».
Popper a proposé une méthode scientifique alternative basée sur la falsification. Cependant, il existe de nombreux cas de confirmation d’une théorie ; il suffit d’une seule contre-observation pour la falsifier. La science progresse lorsqu’il est démontré qu’une théorie est erronée et qu’une nouvelle théorie est introduite pour mieux expliquer le phénomène.
Pour Popper, le scientifique devrait essayer de réfuter sa théorie plutôt que de tenter de la prouver continuellement. Popper pense que la science peut nous aider à nous rapprocher progressivement de la vérité, mais nous ne pouvons jamais être certains de détenir l’explication finale.
Évaluation critique
La première contribution majeure de Popper à la philosophie a été sa solution novatrice au problème de la démarcation de la science. Selon le point de vue traditionnel, la science, proprement dite, se distingue par sa méthode inductive – par son recours caractéristique à l’observation et à l’expérimentation, par opposition à l’analyse purement logique, pour établir ses résultats.
La grande difficulté était qu’aucune série de données d’observation favorables, aussi longue et ininterrompue soit-elle, n’est logiquement suffisante pour établir la véracité d’une généralisation sans restriction.
Les formulations astucieuses de Popper en matière de procédure logique ont contribué à réduire l’utilisation excessive de la spéculation inductive sur la spéculation inductive, et ont également contribué à renforcer les fondements conceptuels des procédures actuelles d’évaluation par les pairs.
Toutefois, l’histoire de la science n’indique guère qu’elle ait suivi une approche méthodologique falsificationniste.</En effet, comme l’ont montré de nombreuses études, les scientifiques du passé (et encore aujourd’hui) avaient tendance à être réticents à abandonner les théories que nous devrions qualifier de falsifiées au sens méthodologique, et très souvent, il s’est avéré qu’ils avaient raison de le faire (de notre point de vue ultérieur).
L’histoire de la science montre qu’il est parfois préférable de « rester sur ses positions ». Par exemple, « Dans les premières années de sa vie, la théorie gravitationnelle de Newton a été falsifiée par des observations de l’orbite de la lune »
De même, une seule observation ne falsifie pas une théorie. L’expérience peut avoir été mal conçue ; les données peuvent être incorrectes.
Quine affirme qu’une théorie n’est pas un simple énoncé ; c’est un réseau complexe (un ensemble d’énoncés). Les critiques de Karl Popper, principalement Thomas Kuhn, Paul Feyerabend et Imre Lakatos, ont rejeté l’idée qu’il existe une méthode unique qui s’applique à toutes les sciences et qui pourrait expliquer leurs progrès.
Références
Popperp, K. R. (1959). La logique de la découverte scientifique. University Press.
Informations complémentaires
- Thomas Kuhn – Paradigm Shift Is Psychology a Science?
- Etapes de la méthode scientifique
- Positivisme en sociologie : Définition, théorie et exemples
- Les révolutions scientifiques de Thomas Kuhn : Les changements de paradigme expliqués