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Le contre-transfert en thérapie : Types, exemples et comment y faire face

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Sommaire

Le contre-transfert est un phénomène psychologique qui se produit lorsqu’un clinicien laisse ses propres sentiments influencer la façon dont il interagit ou réagit avec son client en thérapie.

Le contre-transfert est un rappel important du fait que les thérapeutes sont aussi des êtres humains et qu’ils ont leurs propres préjugés, antécédents et émotions qui peuvent influencer leurs pensées et leurs réactions envers les clients.

Lors d’une séance de thérapie, un client peut rappeler au thérapeute quelqu’un ou quelque chose de son présent ou de son passé. En conséquence, le clinicien peut inconsciemment traiter le client d’une manière émotionnellement chargée ou biaisée.

Pour cette raison, les cliniciens doivent être conscients du contre-transfert à tout moment et s’efforcer activement de le reconnaître et de le surmonter dans leur pratique (Overstreet, 2021).

Thérapie du contre-transfert
Le contre-transfert en thérapie désigne les réactions émotionnelles, les préjugés ou les perceptions qu’un thérapeute peut avoir à l’égard d’un client, sous l’influence de ses propres expériences personnelles, de ses sentiments inconscients ou de ses problèmes. Il peut affecter la relation thérapeutique et le processus de traitement.

Messages à retenir

  • Le contre-transfert est la réaction et les sentiments d’un thérapeute à l’égard d’un client dans le cadre d’une thérapie. C’est le contraire du transfert ou de la réaction émotionnelle d’un client envers son thérapeute.
  • Le contre-transfert est un phénomène commun et inconscient qui peut avoir un impact négatif sur la relation thérapeutique s’il n’est pas correctement traité.
  • Freud a d’abord identifié le contre-transfert comme une entrave à la compréhension de son patient par l’analyste. Aujourd’hui, le contre-transfert est considéré comme un mélange d’associations positives et négatives en psychologie.
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À quoi ressemble le contre-transfert ?

Le contre-transfert se produit chaque fois qu’un thérapeute apporte ses propres expériences au point de perdre la perspective de celles du client et de cesser d’être objectif (Jacobson, 2022).

Le contre-transfert se manifeste notamment lorsque le thérapeute:

  • S’identifie trop aux histoires du client et en partage trop sur lui-même
  • offre beaucoup de conseils au lieu d’écouter l’expérience du client
  • pousse le client à prendre des mesures pour lesquelles il ne se sent pas prêt
  • veut établir une relation en dehors de la salle de thérapie
  • divulgation inappropriée d’informations personnelles
  • développe des sentiments romantiques pour le client
  • N’a pas de limites adéquates avec le client
  • Est trop critique ou trop favorable au client
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Transfert et contre-transfert

Transfert et contre-transfert Contre-transfert

Si le contre-transfert est la réaction émotionnelle qu’un thérapeute peut avoir envers son client, il s’ensuit que le transfert est le contraire : la réaction émotionnelle d’un client envers son thérapeute.

Le transfert est un phénomène psychologique qui se produit lorsqu’un client redirige vers le clinicien les sentiments qu’il éprouve pour une personne de son passé ou de son présent. Comme le contre-transfert, ce phénomène est le plus souvent inconscient et le client n’est probablement pas conscient qu’il est influencé par lui. Contrairement au contre-transfert, le transfert en thérapie est accepté. Le thérapeute peut même utiliser le transfert comme un outil pour mieux comprendre les relations personnelles et l’émotivité de son client.

Le contre-transfert peut être considéré comme la réponse du clinicien au transfert du client (Overstreet, 2021).

Toutefois, alors que le transfert est une partie normale et acceptée du processus thérapeutique, les cliniciens ont la responsabilité de surveiller leur contre-transfert afin de rester objectifs dans leur thérapie et de ne pas nuire à leur client.

Types

Il existe quatre types de contre-transfert, dont trois sont susceptibles de nuire à la relation thérapeutique (Fritscher, 2021).

Subjectif

Dans le contre-transfert subjectif, les problèmes non résolus du thérapeute sont la cause. En d’autres termes, le thérapeute refait l’expérience de sa propre histoire en réponse à son client.

Par exemple, un thérapeute qui craint la colère en raison d’antécédents familiaux d’agression, décourage toute expression de colère de la part de son client. Cette forme subjective de contre-transfert peut être nuisible si elle n’est pas détectée.

Objectif

Dans le contre-transfert objectif, la réaction du thérapeute aux comportements inadaptés de son client est la cause. Les comportements inadaptés sont des comportements qui inhibent la capacité d’une personne à faire face sainement ou à s’adapter à certaines situations. La plupart des gens auraient la même réaction face à cette personne ; la réaction du thérapeute est donc « objective ».

Contrairement au contre-transfert subjectif, le contre-transfert objectif peut en fait être bénéfique au processus thérapeutique. Par exemple, si le thérapeute peut accepter et étudier cette réaction objective qu’il a envers son client, il peut utiliser ce contre-transfert comme un outil analytique.

Positif

Le contre-transfert positif est présent lorsqu’un thérapeute soutient trop son client. Les signes d’un soutien excessif peuvent inclure le fait qu’un thérapeute essaie trop de se lier d’amitié avec son client, qu’il révèle trop de choses sur sa vie personnelle ou qu’il s’identifie trop aux expériences de son client.

Cela peut nuire à la relation thérapeutique car cela diminue les limites professionnelles et empêche le thérapeute de travailler et de traiter son client en toute objectivité.

Importamment, certains psychologues pensent que cette forme positive de contre-transfert peut en fait avoir des effets bénéfiques en améliorant la relation thérapeute-client.

Négatif

Le contre-transfert négatif se produit lorsqu’un thérapeute agit contre des sentiments inconfortables d’une manière négative. Le contre-transfert négatif est également évident lorsque le thérapeute se sent ennuyé, irrité, paralysé ou méprisant dans sa thérapie avec un client particulier.

Le contre-transfert est particulièrement problématique lorsqu’il est négatif, car il peut nuire davantage à la psyché du client et faire en sorte que la thérapie fasse plus de mal que de bien.

Signes d’alerte

En raison de la nature souvent problématique et nuisible du contre-transfert, il est important d’identifier les cas de contre-transfert et de savoir comment réagir au mieux.

Alors, comment savoir si son thérapeute fait preuve de contre-transfert ?

Si l’on s’inquiète de la présence de contre-transfert dans une relation thérapeutique, il est important que le thérapeute et le client soient conscients des signes avant-coureurs.

En thérapie pour adultes, les deux doivent savoir si le thérapeute a une réaction émotionnelle inappropriée à l’égard du client. Il peut s’agir de signes tels qu’une aversion déraisonnable pour le client, des sentiments positifs excessifs à l’égard du client ou le fait que le thérapeute devienne trop émotif ou pense au client entre les séances.

Un autre signe de contre-transfert est le fait que le thérapeute ou le client redoute sa séance de thérapie ou se sente mal à l’aise pendant la séance.

Importamment, le contre-transfert peut également se manifester dans la thérapie des enfants.

Les signes avant-coureurs de contre-transfert de la part du thérapeute dans la thérapie de l’enfant peuvent être les suivants : ignorer le comportement déviant ou dysfonctionnel de l’enfant, rêver de sauver l’enfant de sa situation ou encourager l’enfant à agir (Fritscher, 2021).

Impact sur la thérapie

Comme nous l’avons décrit, le contre-transfert peut se manifester de différentes façons, mais la plupart des présentations du contre-transfert nuisent à la relation thérapeutique et peuvent avoir des effets néfastes.

Par exemple, lorsqu’un clinicien apporte sa propre expérience ou ses émotions extérieures dans la thérapie, il perd la perspective et peut finir par blesser le client. Le contre-transfert érotique, qui se manifeste lorsque le clinicien éprouve de l’attirance, de l’amour ou des sentiments sexuels à l’égard d’un client, est particulièrement préoccupant.

Les relations personnelles avec les clients sont interdites et sont soumises à des règles éthiques et juridiques strictes (Overstreet, 2021).

Bien que les thérapeutes doivent se prémunir contre les sentiments de contre-transfert envers leurs clients afin d’éviter les effets néfastes, certaines formes de contre-transfert se sont avérées bénéfiques.

Par exemple, dans une revue systématique de 25 études sur le contre-transfert, les chercheurs ont trouvé une association entre le contre-transfert positif, comme le fait de se sentir proche du client, et des résultats positifs (Fritscher, 2021).

Comment éviter le contre-transfert en counseling

Comment gérer le contre-transfert en tant que thérapeute

Le contre-transfert est un phénomène courant et peut survenir indépendamment des années d’expérience clinique.

Cependant, il est particulièrement fréquent chez les thérapeutes novices, c’est pourquoi les superviseurs doivent être très attentifs et aider les thérapeutes novices à devenir plus conscients de leurs émotions.

Plutôt que d’éliminer complètement le contre-transfert, l’objectif peut être d’utiliser ces sentiments de manière plus productive sans mettre en danger la relation thérapeutique.

La conscience du contre-transfert est cruciale pour la croissance d’un clinicien. En outre, l’ouverture des thérapeutes novices à accepter les commentaires et les conseils des cliniciens chevronnés peut les aider à affiner leurs compétences et les empêcher de nuire à leurs clients (Overstreet, 2021).

Les thérapeutes peuvent prendre des mesures actives pour gérer et identifier le contre-transfert lorsqu’il est présent.

Une méta-analyse publiée en 2018 dans la revue Psychotherapy recommande aux thérapeutes de se surveiller étroitement et de travailler sur leurs conflits par le biais d’une psychothérapie personnelle, de la méditation et des soins personnels (Hayes et al…, 2018).

Les thérapeutes peuvent également envisager une supervision clinique ou orienter leurs clients vers d’autres cliniciens qui ne présentent pas le même contre-transfert.

Comment gérer le contre-transfert en tant que client

Si les clients pensent que leur thérapeute fait preuve de contre-transfert, ils peuvent l’évoquer directement en thérapie s’ils se sentent à l’aise et si le moment leur semble opportun. Un clinicien professionnel doit être réceptif aux préoccupations de son client et réagir en conséquence.

Par ailleurs, un client peut souhaiter obtenir un deuxième avis en s’adressant au superviseur ou au directeur clinique de son clinicien.

Si un client continue de se sentir mal à l’aise et que le contre-transfert nuit à l’efficacité de la thérapie, il est peut-être temps de chercher un nouveau praticien, ce qui est plus approprié (Fritscher, 2021).

Un bref historique

Sigmund Freud a initialement développé les concepts de transfert et de contre-transfert aux alentours de 1910. Il a identifié le contre-transfert comme un processus largement inconscient dans lequel les propres émotions d’un psychologue sont influencées par son client, sa réaction à ces émotions étant connue sous le nom de  » contre-transfert  » (Sandler, 1976).

Au début, on pensait seulement que le contre-transfert entravait le processus thérapeutique, Freud le qualifiant de point aveugle dans la capacité de l’analyste à comprendre le patient.

Aujourd’hui, le contre-transfert est considéré avec un mélange de négativité et de positivité. Le contre-transfert reconnaît que les cliniciens sont des êtres humains avec leurs propres émotions et sentiments.

Ainsi, en reconnaissant et en comprenant le contre-transfert, les thérapeutes et leurs clients peuvent être attentifs à la façon dont il affecte l’efficacité de leur relation thérapeutique.

Références

Fritscher, L. (2021, 1 août). Comment le contre-transfert peut influencer votre relation thérapeutique. Verywell Mind. Consulté le 20 juillet 2022 à l’adresse https://www.verywellmind.com/counter-transference-2671577

Gelso, C. J., & Hayes, J. (2007).Le contre-transfert et l’expérience intérieure du thérapeute : Perils and possibilities. Routledge.

Hayes, J. A., Gelso, C. J., & Hummel, A. M. (2011). Gérer le contre-transfert. Psychotherapy, 48 (1), 88.

Hayes JA, Gelso CJ, Goldberg S, Kivlighan DM. Gestion du contre-transfert et psychothérapie efficace : Meta-analytic findings. Psychotherapy (Chic). 2018;55(4):496-507.

Hayes, J., Riker, J., & Ingram, K. (1997). Comportement et gestion du contre-transfert dans le conseil bref : A field study. (2), 145-153.

Jacobson, S. (2022, May 16). Le contre-transfert – quand votre thérapeute perd son objectivité. Harley Therapy™ Blog. Consulté le 19 juillet 2022 sur https://www.harleytherapy.co.uk/counselling/countertransference-in-therapy.html

Overstreet, K. (2021, 26 janvier). Transfert et contre-transfert : Quel est le problème ? Therapist Development Center Blog. Consulté le 15 juillet 2022 sur https://www.therapistdevelopmentcenter.com/blog/transference-vs-countertransference-whats-the-big-deal/

Racker, H. (2018). Transfert et contre-transfert. Routledge.

Sandler, J. (1976). Le contre-transfert et la réactivité au rôle. International Review of psycho-analysis, 3, 43-47.

Searles, H. F. (1979). Contre-transfert et sujets connexes : Selected papers. International Universities Press, Inc.

Tower, L. E. (1956). Countertransference. Journal of the American Psychoanalytic Association, 4 (2), 224-255.

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