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Comprendre le syndrome du savant

3 minutes de lecture

Sommaire

Le syndrome du savant est une maladie extrêmement rare mais réelle dans laquelle une personne fait preuve d’un talent prodigieux alors qu’elle est généralement atteinte d’un trouble du développement neurologique, tel que l’autisme. La première mention de cette maladie remonte à la fin des années 1700, mais elle est devenue plus largement connue à la suite du film Rain Man.

« Le syndrome des savants se manifeste généralement par une ou plusieurs zones de mémoire ou d’habileté extraordinaires, tandis que d’autres zones restent intactes ou sous-développées », explique le Dr Ketan Parmar, psychiatre à ClinicSpots. « Les personnes atteintes du syndrome du savant sont généralement très créatives dans leurs domaines d’expertise, mais peuvent éprouver des difficultés à effectuer des activités qui requièrent des compétences moins spécialisées. »

La maladie se développe généralement chez les jeunes ou après une lésion cérébrale traumatique. Les adultes autistes atteints du syndrome du savant peuvent également présenter un profil cognitif et comportemental comprenant :

  • Sensibilité sensorielle accrue
  • Comportements obsessionnels
  • Capacités techniques et/ou spatiales
  • Systématisation

Les savants peuvent posséder des talents spécifiques en mathématiques, en musique, en arts, en calcul de calendrier et en rappel de mémoire. Il peut s’agir d’une personne capable de dire rapidement et précisément quel jour de la semaine tombe une date précise ou d’entendre une fois une composition musicale complexe et de la recréer.

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Le cerveau et le syndrome du savant

Les chercheurs ne connaissent pas la cause exacte du syndrome de la savante, mais ils ont de nombreuses théories.

« On soupçonne l’hémisphère droit du cerveau de certains savants de compenser une sorte de déficit dans le lobe temporal antérieur gauche », explique le Dr Zishan Khan, psychiatre à Mindpath Health.

Selon Khan, les trois principales théories sur les origines du syndrome du savant sont les suivantes :

  • La théorie du développement biologique : Elle suit l’idée que des dommages génétiques et neurochimiques aux lobes frontaux et temporaux du cerveau contribuent au développement du syndrome du savant.
  • L’hypothèse de la modularité de l’esprit : Elle postule que les perturbations des fonctions comportementales conduisent à des réorganisations forcées inhabituelles au sein de l’esprit des individus, ce qui se traduit par des talents particuliers.
  • La théorie cognitive : Elle présente l’idée que les déficits dans les fonctions exécutives, la pensée abstraite et la mémoire procédurale très développée et avancée sont ce qui conduit les gens à devenir des savants
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Syndrome du savant et autisme

Les professionnels de la santé et les chercheurs discutent souvent du syndrome des savants en relation avec l’autisme en raison de sa prévalence relative chez les personnes atteintes de cette maladie. Selon certaines estimations, entre une personne sur dix et un tiers des personnes atteintes d’autisme présentent également un syndrome de la savante à un degré ou à un autre.

Pouvez-vous être un savant sans être autiste ?

L’une des idées reçues les plus répandues sur le syndrome des savants est qu’on ne peut en être atteint que si l’on vit également avec l’autisme. Cependant, comme l’a expliqué M. Khan, l’autisme est généralement associé au syndrome, mais n’est pas une condition nécessaire.

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Vivre avec le syndrome du savant

Le syndrome du savant s’accompagne d’un ensemble incroyablement unique d’opportunités précieuses et de défis aigus. Il est essentiel de comprendre ces deux éléments pour obtenir une image complète de ce que c’est que de vivre avec le syndrome du savant.

Commençons par les avantages. Par défaut, le syndrome du savant signifie qu’une personne possède un talent unique et impressionnant, très remarquable en soi. Certains de ces talents sont transférables et peuvent apporter à l’individu beaucoup de succès ou de joie. De nombreuses personnes atteintes du syndrome de la savante « utilisent leurs magnifiques compétences artistiques pour mener des carrières lucratives, en vendant leurs œuvres et en partageant leurs dons avec d’autres personnes dans le monde entier », explique M. Khan.

Cependant, si le syndrome des savants peut déboucher sur des talents incroyables, il peut aussi avoir un impact négatif sur certaines personnes. Dans certains cas, une personne atteinte du syndrome de la savante possède des « compétences secondaires », c’est-à-dire des talents qui sont remarquables mais qui ne sont pas très utiles au quotidien. « Certaines de ces compétences secondaires sont en fait des préoccupations obsessionnelles que ces personnes ont avec des appareils spécifiques ou des objets de la vie quotidienne », explique M. Khan. Il peut s’agir de savoir combien de briques composent un mur ou d’être capable de réciter de mémoire un menu à emporter.

 

Zishan Khan, médecin, psychiatre à Mindpath Health.

Certaines de ces compétences secondaires se manifestent sous forme de préoccupations obsessionnelles que ces personnes ont avec des appareils spécifiques ou des objets de la vie quotidienne.

– Zishan Khan, MD, psychiatre chez Mindpath Health.

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Gestion du syndrome du savant

Quelles que soient les compétences d’une personne atteinte du syndrome de la savante, elle peut bénéficier d’un soutien et d’une éducation sur mesure pour exploiter ses capacités dans un environnement sûr. Parmar souligne l’importance de « fournir un soutien émotionnel, des encouragements et des conseils aux personnes qui explorent et développent leurs compétences. « Avec une intervention et un soutien appropriés, les personnes atteintes du syndrome de la savante peuvent apprendre à mener une vie réussie en dépit de leurs capacités extraordinaires », ajoute-t-il. Les personnes atteintes du syndrome de la savante ou de toute autre neurodiversité apportent des perspectives, des idées et des connaissances inestimables dans les domaines de l’éducation, de la recherche, de la création et de la science.

« Le syndrome du savant n’est pas une maladie qui doit être traitée ou guérie. Oui, beaucoup de ces personnes ont des handicaps ou des troubles sous-jacents qui coexistent et peuvent nécessiter un traitement, mais le syndrome du savant ne constitue pas en soi un trouble problématique », déclare M. Khan. « La meilleure chose que ces personnes puissent vivre est un soutien inconditionnel et des conseils de la part de personnes qui ont leur meilleur intérêt à l’esprit pour les aider à développer davantage leurs compétences et éventuellement les utiliser pour s’améliorer ou améliorer les autres. »

Une personne atteinte du syndrome de la savante devrait, dans la mesure du possible, demander conseil à des professionnels de la santé pour obtenir les informations les plus récentes et les plus exactes, avertit M. Parmar. Le domaine fait encore l’objet de recherches approfondies et il est donc essentiel d’éviter toute information erronée.

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